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D’un court remplacement à une vie d’enseignement : le parcours de Hannah Irniq

Photo: Jade Duchesneau Bernier
2025 | 11 | 3
Histoires

Lorsque j’ai visité l’école Arsaniq en 2021, je tenais à rencontrer Hannah Irniq. À l’époque, cette enseignante chevronnée commençait à penser à la retraite, mais son travail la passionnait toujours. Quatre ans plus tard, elle demeure une figure stable et inspirante au sein de l’école Arsaniq.

La carrière d’enseignante de Hannah Irniq a commencé de manière inattendue en 1990, lorsqu’on lui a demandé de faire un remplacement d’une semaine. Cette semaine s’est transformée en une vocation à vie. « Je voulais essayer l’enseignement, pour voir si j’aimerais ça. Et me voilà, 32 ans plus tard! » dit-elle avec le sourire, en repensant à son parcours.

Au départ, elle envisageait une carrière en soins infirmiers, mais elle s’est rapidement rendu compte que ce n’était pas pour elle. Après avoir occupé différents emplois de bureau et dans le commerce de détail, elle s’est sentie attirée par l’enseignement, un choix de carrière qui allait marquer sa vie et sa communauté entière.

Au fil des ans, Hannah a enseigné de la maternelle à la 4e année, toujours dans sa ville natale de Kangiqsujuaq. Son engagement envers l’éducation l’a amenée à poursuivre des études à l’Université McGill; elle y a obtenu un Certificat en éducation pour les Premières Nations et les Inuits en 1999, suivi d’un baccalauréat en éducation en 2019. Ces programmes ont non seulement enrichi ses compétences en enseignement, mais ils ont aussi profondément marqué sa vie personnelle.

Les cours du programme de formation des enseignants de Kativik Ilisarniliriniq m’ont beaucoup aidée. Pas seulement dans mon travail, mais aussi dans ma vie, dans mes relations avec ma famille – mes frères et sœurs, mes enfants et mes petits-enfants.

Hannah Irniq Enseignante, école Arsaniq (Kangiqsujuaq)

l’enseignement et la création de cours de mathématiques pour ses collègues en enseignement du Nunavik. Elle a collaboré avec des conseillers de McGill pour créer du matériel pédagogique adapté à la culture, en veillant à ce que le langage utilisé et les concepts abordés reflètent les réalités de sa communauté. « J’ai créé beaucoup de matériel pédagogique… Le langage a dû être adapté, donc j’ai travaillé avec d’autres enseignants d’expérience pour veiller à ce que le matériel reflète bien notre manière de nommer les choses ici. »

Les histoires sont aussi au cœur de la philosophie d’enseignement de Hannah. Puisant dans la riche tradition orale transmise par sa mère et sa tante, elle fait appel aux histoires pour capter l’attention des élèves et leur enseigner des leçons de vie. « Les histoires sont essentielles, elles font partie des enseignements sur la vie… À chaque fois que je suis confrontée à une situation, je me rappelle des histoires que ma mère ou ma tante m’ont racontées, et cela m’aide à décider quoi faire. »

Aujourd’hui, alors qu’elle continue à enseigner tout en pensant à la retraite, Hannah sert de mentor à la relève enseignante. Plusieurs de ses anciens élèves se lancent à leur tour dans l’enseignement. « Je crois qu’il me faudrait un ou une stagiaire. Ce serait bien de transmettre mes connaissances à quelqu’un qui commence dans l’enseignement », réfléchit-elle.

Lorsqu’elle n’est pas en classe, Hannah aime camper à Akulivik avec son mari. Ensemble, ils se détendent sans téléphone ni Internet, entourés de la nature. Ses plans pour l’avenir sont simples : « Rester à la maison. Vraiment, après plus de 30 ans à travailler sans arrêt, j’ai juste envie de rester à la maison, d’aller faire du camping et de me détendre. »

L’histoire de Hannah Irniq témoigne de son dévouement, de sa résilience et d’un lien profond avec sa culture. Ce qui n’était au départ qu’un rôle temporaire s’est transformé en une contribution durable à l’avenir de sa communauté.

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